Par Aymeric Engelhard
Thomas Langman, producteur raté d’Astérix aux Jeux Olympiques propose de se racheter avec ce dyptique consacré à Jacques Mesrine, terreur des 70’s. La qualité diffère énormément d’un épisode à l’autre. Pourtant ces deux films resteront présents et font déjà partis d’un patrimoine cinématographique français de qualité.
Deux films sur Jacques Mesrine, célèbre gangster des années 70, en voilà une bonne idée. Si Jean-Paul Rouve avait devancé Jean-François Richet avec son film sur Spaggiari sortit plus tôt dans l’année, il n’est pas à dire que les décisions prises quand à la mise en scène de la vie d’un criminel sont bien différentes. Rouve parlait de Spaggiari avec humour et émotion. Richet prend le parti du polar dopé à l’action. Mais est-ce réellement une bonne chose ? L’homme a fait ses armes à Hollywood avec le remake d’Assaut sur le Central 13, il était donc à craindre qu’il ne soit fortement influencé dans sa mise en scène. « L’Instinct de Mort », premier volet du dyptique, connaît donc ce défaut là. Le film se veut proche des productions de la Mecque du cinéma avec un budget moindre. Scènes d’action bien dosées, un héros charismatique, des mouvements de caméra incessants… Ainsi on assiste à un film dénué de toute personnalité où l’ami Richet se balade caméra à l’épaule avec panache mais sans réel talent. « L’Instinct de Mort » dépasse l’humain, la violence est particulièrement présente et Vincent Cassel en rajoute des tonnes. Outre la séquence en prison où l’acteur se surpasse, on contemple un Cassel qui crie, qui insulte, qui sort son flingue à chaque phrase déplacée (même pour sa femme)… En vérité bien peu de comédiens sortent du lot dans ce premier épisode, à la différence du deuxième. Surfait et manquant cruellement de sobriété, « L’Instinct de Mort » s’apparente à un divertissement prétentieux mais sympathique à visionner car les péripéties sont terriblement jouissives.