warhol
Par Alain Vollerin

 

Pour une fois les Lyonnais eurent l’avantage sur les Parisiens, lorsque Thierry Raspail organisa l’expo Warhol dans son Mac au bord du Rhône. Alain Cueff à Paris ne fait guère mieux. Pour les provinciaux de Lyon, cet accrochage à des allures de déjà vu.

 

Mais, ne boudons pas le plaisir de retrouver Andy le génie du commercial, comme il se définissait lui-même. Il fut l’un des premiers à comprendre que les médias avaient les pleins pouvoirs, que les plus grandes stars étaient des femmes : Liz Taylor, Marilyn Monroe, Brigitte Bardot, que chacun du plus pauvre au plus riche, aux quatre coins de la planète, savait identifier un Dollar. Alors, il fit du cinéma et de la radio, il se maquilla et s’habilla comme une femme, et il peignit des Dollars. Pour faire circuler sa peinture, il réinventa la sérigraphie facile à réaliser et à diffuser. Braco Andy ! Si on n’a pas compris cela, on ne sait rien de Warhol. J’ai entendu, pendant le Salon du Livre sur le stand des éditeurs d’art, ce malheureux Gérard Durozoi se prendre la langue dans son envie d’être et de paraître en attaquant Warhol sur son omniprésence, ses prix, ses recherches. Désolé, mais Andy était un génie easy. Oui, facile. Il avait choisi une certaine facilité, et même souvent de faire fabriquer ses œuvres par les autres à la Factory. Nous sommes dans le sublime. Je rigole, mais, il créait de l’emploi Andy. Pas comme le Gérard Durozoi qui, comme fonctionnaire bouffe un job à la collectivité.

 

Et le mauvais Bergé ? J’y viens. Bergé qui s’appelait peut-être, Berger, avant sa relation avec Bernard Buffet, n’aime pas garder les moutons tout seul. Pour s’occuper, il tond la laine pour Ségolène. Mais, comme notre bon pape, Benoit XVI, il lui arrive de descendre un peu trop vite de son alpage pour remettre ses ouailles dans le droit chemin, celui du bon pasteur, bien entendu. Pierrot la bergère a dit non au commissaire de l’expo Warhol, Alain Cueff. Il a repris ses portraits d’Yves Saint-Laurent. Pour lui, ils n’étaient pas à la bonne place. Les quatre portraits, il ne les voulait pas au milieu des people de la mode qu’il hait, mais avec les vrais artistes. On se souvient des leçons que le Pierrot avait donné aux Chinois qui n’aiment pas cela, au moment de la vente de la collection Bergé-Saint-Laurent où figuraient un rat et un lapin incontestablement volés pendant l’invasion de l’empire chinois par les Anglais et les Français. Comme moi-même, Pierre Bergé est un lecteur de Paul Léautaud, cela ne lui donne pas le droit de se comporter en autocrate déboussolé, donneur de leçons à la gomme. Enfin, oublions ces amphigouriques algarades, et buvons un Berger blanc, bien frais.

 

Jusqu’au 13 juillet 2009

Galerie nationale du Grand Palais