…est une victime de plus du pouvoir des conservateurs du Patrimoine ? Cette sélection d’œuvres se situe à la limite de l’insoutenable, tant elle est répétitive. On sort de là avec plaisir, et en conservant de l’œuvre de Chirico (1888-1878) l’image d’un chevalier à tête d’œuf sautant sur un encensoir.
Tout n’est pas bon dans le travail réalisé au long de toute une vie, surtout pour un parcours aussi long que celui de cet exalté de la première heure. De Chirico avait du caractère, et il était trop évidemment surréaliste pour que le tyrannique André Breton qui lui fit d’abord des compliments, supporta longtemps sa présence à ses côtés. Contrairement à ce qui est affirmé dans le dossier de presse, De Chirico n’est pas l’inventeur de la peinture métaphysique. Comment situer alors Piranèse et Hubert Robert ? Et Caspar David Friedrich ? Et Fussli ? Voici ce qui est très désagréable, chez nos contemporains conservateurs du Patrimoine, cette façon d’affirmer puérilement. Le privilège de la rétrospective est un vertige qui fit de nombreuses victimes. Présenter le Musée Imaginaire (1920-1960) de Giorgio est une erreur. Il ne supporte pas la comparaison avec les maîtres du Quatroccento qu’il veut honorer ou parodier. J’ai beaucoup apprécié les énigmatiques « Bains Mystérieux » (1929-1937) nés en partie de la lecture des Calligrammes d’Apollinaire.
Jusqu’au 24 mai 2009
Giorgio de Chirico
Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris
11, rue du président Wilson – 16e
Tous les jours de 10 h à 18 h – jeudi 22 h
Fermé lundi et jours fériés