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Par Aymeric Engelhard

 

Le premier volet créa la surprise, le second est un coup de maître, le troisième une catastrophe… Qu’en est-il du quatrième censé annoncer une nouvelle trilogie ? « Terminator Renaissance » ou le retour d’un mythe de la science-fiction, un film d’action impressionnant mais qui visiblement n’est pas tombé entre de bonnes mains. Explications.

 

De la saga initiée par James Cameron en 1985, il reste le mythe. Mais ce mythe ne vient que des deux premiers épisodes de Cameron justement et de la présence d’Arnold Schwarzenegger dans le rôle du fameux T-800. « Terminator 3 : Le soulèvement des machines » s’est joliment écrasé à sa sortie. On pouvait donc avoir de sérieux doutes sur ce nouveau projet. Surtout que l’ami Schwarzy n’est plus de la partie. Premières impressions : des effets spéciaux de furieux, de l’action trépidante, plein de robots partout, des clins d’œil en veux-tu, en voilà (le « Je reviendrai » de John Connor est quand même loin de passer inaperçu) et de nouveaux personnages. L’histoire se situe en 2018 et la lutte fait rage entre les hommes et les machines. Finalement le doute règne. Où sont la finesse, la violence et la tension dans cette soi-disant « Renaissance » ?  On ne retrouve pas le style des anciens épisodes. Le film s’attarde sur un nouveau personnage, Marcus, qui ressemble fort à une solution de facilité pour expliquer certaines scènes qui se dérouleront plus tard (ou plus tôt, voir les trois premiers films). Il devient l’un des centres d’intérêt et pique la vedette au héros John Connor. Malgré tout ce personnage parvient à captiver tant son charisme est indéniable, l’acteur Sam Worthington y est d’ailleurs pour beaucoup. Face à lui, Mister Connor fait la moue. Physiquement au top mais moralement à l’ouest, Christian Bale, pourtant si bon en Batman, sert une prestation bien minime par rapport au reste de sa filmographie. C’est ainsi que l’on comprend que les acteurs ne sont que des pions lancés sur le grand échiquier guerrier. Car « Terminator Renaissance » en met plein les mirettes. On assiste à un véritable concours qui désignera la plus grande explosion. Mais McG n’est pas Coppola et son film n’est pas « Apocalypse Now ». McG, réalisateur des honteux « Charlie’s Angels », joue à fond la carte de l’action et celle-ci n’est vraiment pas toujours utile à l’histoire. Conséquence : le long-métrage perd en séquences inutiles ce qu’il aurait pu gagner en profondeur. Le metteur en scène s’amuse comme un petit fou à appuyer sur des détonateurs toutes les trente secondes. Reste que le film est un pur divertissement bien puissant qui se regarde le cerveau déconnecté. Heureusement, quelques surprises de taille relèvent parfois le niveau. L’apparition du tout récent T-800 par exemple. Revoir le Schwarzy de 1985 (certains le trouveront peut-être trop lisse) est un véritable bonheur. La séquence de combat final dans l’industrie atteint la qualité des précédents épisodes. Mais c’est trop peu pour faire de « Terminator Renaissance » le retour tant attendu de la lutte de John Connor face à Skynet (les robots). En se trompant de réalisateur, les producteurs ont commis une erreur qu’ils vont devoir réparer pour les prochains films déjà annoncés. Ce numéro quatre réussit sans peine à surpasser le troisième et constitue un divertissement assez flamboyant. Ne manque juste qu’un peu d’intelligence…