Par Aymeric Engelhard
Embarquez sur le bateau du rock ! « Good Morning England » vous invite à la croisière la plus feel-good qui soit. Une ode au bonheur et au rire où le rock trouve son apothéose au cinéma. L’un des meilleurs films de l’année !
L’humour léger et cocasse de cette comédie britannique fait mouche à tous les coups. Et Richard Curtis en sait quelque chose. Il possède à son actif les scénarii de « 4 Mariages et un Enterrement », « Coup de Foudre à Nothing Hill » et « Mr. Bean ». Que des comédies dont le succès n’est nullement à prouver. « Love Actually », son premier film en tant que metteur en scène, était un véritable souffle de bonheur. Son deuxième bébé est dans la même veine mais en bien mieux. « Good Morning England » nous renvoie dans les années 60 où la BBC ne passait que deux heures de rock par semaine. C’est alors qu’apparaissent les radios pirates. Et plus particulièrement Radio Rock, basée sur un bateau en pleine mer du Nord, qui diffuse du rock 24h/24. Les jeunes Anglais sont alors forcés d’écouter leurs idoles en cachette. C’est ainsi qu’ils découvriront Jimi Hendrix, The Kinks, The Rolling Stones, The Who, etc… Mais évidemment le gouvernement ne l’entend pas de cette oreille. La visite du navire se fait avec l’arrivée du jeune Carl (très bonne interprétation de Tom Sturridge, alors inconnu) fraichement viré de son lycée. Sa mère croit qu’il se calmera mais avec les personnages qu’il rencontre la partie est perdue d’avance. Entre le Comte, Gavin, Doctor Dave, Angus et Quentin, ces DJ’s ont chacun une personnalité plus délirante les uns que les autres. Philip Seymour Hoffman est le Comte, un bon vivant qui met une ambiance folle sur les ondes. Nick Frost est Doctor Dave, un gros déconneur à l’humour dévastateur. Rhys Ifans est Gavin, un séducteur marginal à la voix sensuelle et au look pour le moins spécial. Enfin Bill Nighy est Quentin, le boss sur le navire, un grand gaillard au penchant aristocrate dandy. Ils sont accompagnés par une bande de joyeux drilles moins connus mais tout aussi géniaux. Avec eux la croisière est un pur bonheur, on s’éclate et ça faisait bien longtemps que ça n’était pas arrivé au cinéma, surtout en ces temps de crise. Et puis face à eux il y a le gouvernement anglais personnifié en Kenneth Branagh. L’acteur, à peine caricatural, représente les anti-rocks, image d’une Angleterre coincée. Avec ses airs de petit nazillon, il excelle. Sûrement l’un de ses meilleurs rôles. Les répliques fusent, chacune excellente. Mais s’il y a bien une chose pour laquelle le film se démarque de tout autre c’est sa bande originale. Quelques exemples ? David Bowie, Jimi Hendrix, Duffy, The Who, The Beach Boys, The Kinks, Cream ou encore Easybeats. La liste est longue, 36 morceaux à tomber à la renverse, une BO de folie qui donne envie de ressortir les vinyles. L’explosion du rock’n’roll à l’écran, le rêve pour nos petites oreilles grandes ouvertes. Du culte, du mythique, on ne peut qu’adhérer, la musique a fini de nous convaincre que « Good Morning England est un film dont on se souviendra. Une pièce maîtresse à classer parmi les meilleures de l’année.