Par Aymeric Engelhard
Alors que l’on sentait la franchise flancher, Harry Potter nous prouve qu’il a plus d’un tour dans son sac. Et c’est peu de le dire tant ce sixième épisode particulièrement réussi arrive à point nommé. Bien qu’il s’égare parfois dans les insouciances adolescentes, « Le Prince de Sang mêlé » envoie sa dose de magie et offre un spectacle plutôt grisant.
Finalement depuis « Le Prisonnier d’Azkaban », troisième aventure du jeune sorcier Harry Potter, on est un peu resté sur notre faim. La quatrième adaptation était bourrée d’action mais la moitié du livre d’origine manquait. Quand à la cinquième, en tant que bonne adaptation du soporifique « Ordre du Phénix », et bien c’était la magie qui manquait. Paradoxal non ? C’est donc pour cette raison que le maintien de David Yates derrière la caméra ressemblait à … un risque oui. La claque n’en est que plus forte. Il s’avère que l’homme redresse son travail pour offrir ce qui semble bien être le meilleur épisode d’une saga qui n’en finit plus. Dans « Le Prince de Sang-mêlé », Mister Potter retourne à Poudlard, l’école de sorcellerie, afin d’y poursuivre ses études de parfait petit sorcier. Sauf que la menace sur le monde magique grandit. L’influence de Voldemort devient oppressante. Si l’on regrettera les passages où le film s’intéresse plus aux poussées d’hormones de la bande d’ados, tout le reste tient de la pure magie. Evidemment le livre d’origine n’est pas entièrement retranscrit, le film dure quand même 2 h 30. Mais la plupart des moments forts sont présents. De la scène d’ouverture grandiose au final clé, les séquences visuellement somptueuses s’enchaînent, virevoltantes. Yates n’en oublie pas pour autant l’histoire. Le scénario intègre avec plus de profondeur le personnage de Drago Malefoy. Présent depuis le début de la saga, ce n’est que dans cet épisode qu’il se découvre enfin. Et nous spectateurs découvrons le talent d’une révélation : Tom Felton. Il constitue l’une des clés de la guerre entre forces du mal et du bien. Car celle-ci fait de plus en plus rage, elle annonce son paroxysme dans un futur septième et dernier épisode (qui sera divisé en deux parties). Aussi c’est l’occasion de s’extasier devant des séquences épatantes où la fureur des effets spéciaux n’a d’égale. Par ailleurs on pourra noter l’absence d’approfondissement concernant le fameux prince de sang-mêlé du titre, quelques séquences balancées à la va-vite et même des inventions scénaristiques. Certains défauts qui empêchent le film de se hisser parmi les sommets du genre. L’interprétation s’est considérablement améliorée, elle reste parfois sommaire au niveau des acteurs adolescents, mais chez les grands tels qu’Alan Rickman, Helena Bonham Carter ou Michael Gambon elle est au top. Bien que l’on en attende toujours un peu plus, il est clair que ce sixième et avant dernier épisode de la saga Harry Potter constitue un divertissement de haute volée. Il semble annoncer un dyptique final tout simplement génial.