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Par Aymeric Engelhard

 

La grosse production Disney du moment c’est « John Carter ». Un spectacle adapté du roman qui inspira entre autres « Star Wars » ou « Avatar », des effets spéciaux à gogo, une histoire d’amour kitsch et des combats avec plein de rayons lasers. Mais, oh comble ! Ça ne vole pas haut. A vrai dire c’était cousu de fil blanc…

 

« Une Princesse de Mars » constitue l’une des plus importantes sources d’inspiration dans le domaine de la science-fiction. Publié en 1917, le roman a souvent suscité la convoitise des maisons de production cinématographiques. Mais à chaque fois qu’un projet voyait le jour, il se retrouvait rapidement avorté pour cause de moyens nécessaires trop conséquents. « Blanche-Neige et les Sept Nains » a même bien failli se faire doubler par l’une des adaptations du roman en tant que premier long-métrage d’animation de l’Histoire. Du coup les réalisateurs préfèrent puiser dedans. Georges Lucas avoue sans problème s’être beaucoup inspiré de l’œuvre d’Edgar Rice Burroughs. Mais le pire reste « Avatar ». Les similitudes entre la fausse révolution de James Cameron et « Une Princesse de Mars » apparaissent extrêmement flagrantes. Entre les deux films aussi. En effet, John Carter est un bon américain qui a tout perdu. Il se retrouve sur une autre planète, développe de nouvelles capacités, tombe amoureux d’une autochtone et livre un combat qui ne le concerne pas. Plutôt qu’une réelle adaptation du roman de Burroughs, « John Carter » ressemble surtout à l’« Avatar » de Disney. Et malheureusement les défauts de l’un se retrouvent dans l’autre. Dès la scène d’intro les mauvais dés sont jetés. Trop démonstrative, elle pose d’emblée les enjeux, offre à nos yeux la planète, ses habitants, les gentils, les méchants ainsi que tout le design visuel du film. En clair, au bout de cinq minutes, toute surprise se voit annihilée. « John Carter » n’est plus alors qu’un divertissement cerveau déposé. Il faut se laisser prendre par le spectacle qui est, avouons-le, plutôt honnête. Les effets spéciaux assurent et les scènes de bataille sont impressionnantes. Les 2 H 20 passent très vite. Seulement on retiendra surtout un manque terrifiant d’émotions, une première demi-heure au far-west inintéressante remplie de clichés, une histoire d’amour absolument ridicule et une 3D incroyablement laide. C’est d’ailleurs scandaleux en 2012 de voir une post-conversion aussi ratée (l’image perd en couleurs, on dénombre énormément de flous…). A mettre dans le même panier que les désastres visuels du « Choc des Titans » et « Star Wars Episode 1 – La Menace Fantôme ». Côté casting, Taylor Kitsch n’est pas vraiment ce que l’on pourrait appeler un acteur charismatique et Lynn Collins, plus qu’une actrice, est le cliché de la bimbo de blockbuster. Rien à se mettre sous la dent donc. En fait « John Carter », comme « Prince of Persia » deux ans avant lui (les deux films sont très similaires), constitue une œuvre formatée et bâclée made in Disney. Seule la mise en scène d’Andrew Stanton (« Le Monde de Nemo », « Wall.E ») pour qui c’est le premier long-métrage live sauve les meubles. En tant que divertissement, c’est assez honnête. Mais il ne faut surtout pas chercher plus loin. Et surtout pas le voir en 3D !