Par Céline Giraud
Le réalisateur Maurice Barthélémy nous emmène pour un voyage exclusif par-dessus les nuages ou pas ! « Low Cost » est l’histoire de personnes coincées à Djerba (Tunisie) et victimes d’une attente interminable dans un avion. Voyage riche en anecdotes, on se demande si les voyageurs arriveront à bon port… Réponse le 8 juin prochain.
Il faut le dire, « il ne faut pas être claustrophobe ou enceinte » s’amuse Judith Godrèche car on le sait, Maurice Barthélémy aime les espaces clos et confinés. Son film « Papa », sorti en 2005 avec Alain Chabat, se déroulait quasi essentiellement dans une voiture. Pour ce nouveau long métrage, Maurice Barthélémy a misé sur l’avion. « Lieu propice aux comédies » selon lui. Gare à ceux qui ont le vertige ! Quoique l’avion est plus souvent sur le tarmac que dans les airs. Un vol première classe avec la compagnie à bas prix Lobud Jet. Les passagers ne seront pas déçus du voyage. Multiples rencontres et pas toujours très bonnes, difficultés techniques, bagarres… il faut s’attendre à tout ! Un vol low cost où les voyageurs deviennent frénétiques. Entre un espion qui se prend pour le chef (incarné par Jean-Paul Rouve), un pilote à la retraite qui fantasme sur le Boeing 737 (Gérard Darmon), un nain qui cherche son rat, une hippie qui prône la guerre et un passager plein d’obsessions, la comédie est prometteuse. Au milieu de tout ce remue-ménage, une hôtesse de l’air (interprétée par Judith Godrèche) semble avoir oublié de décoller puisque c’est la seule qui garde les pieds sur terre et ce, même face aux situations tragiques. Elle endosse un rôle d’entremetteuse qui est le bienvenu face aux passagers devenus fous ! En revanche, Maurice Barthélémy met en scène un humour qui ne plaira pas à tous. Même si le film ne manque pas d’originalité, il semble perdre de l’altitude par des dialogues parfois ennuyeux et des situations terribles tournées sous le ton de l’ironie. Un humour très particulier…
Entretien avec l’équipe du film
Pourquoi avoir choisi de faire un film dans un avion ?
Maurice : C’est quelque chose qui n’a presque jamais été fait en France et j’avais très envie de relever le défi. Au début je me suis dit « ça sera formidable, moi qui aime les films un peu enfermés, à huit clos ». En plus l’avion est un lieu propice aux comédies puisque qu’à la fois glamour et en même temps anxiogène. Et tout naturellement, le thème du low cost est venu à ce moment là puisque c’est un thème riche en anecdotes et on voit en info qu’il y arrive régulièrement des galères de passagers, ça s’est plus fait en ce sens là.
Avez-vous déjà été victime d’une attente interminable ?
Maurice : Oui comme plein de gens. On attend trois heures, quatre heures et on nous annonce finalement que l’avion est annulé. Une histoire assez courante. Mais ce n’est pas vraiment ça qui m’a donné l’idée de faire le film.
Est-ce qu’au niveau de l’écriture vous vous êtes inspiré d’histoires qu’on vous a racontées ?
Maurice : Oui je me suis surtout inspiré d’un site internet qui répertorie toutes les galères d’avion, toutes les galères qu’il y a dans les avions tous les jours. Et c’est incroyable, c’est une mine d’or ! Et surtout il y a des anecdotes que je n’imaginais pas. Comme des pilotes qui ratent l’aéroport parce qu’ils discutent, des pilotes qui restent coincés ou qui ont mal fermé la porte, des bagarres à bord… moi je suis bien en dessous de ce qui peut se passer tous les jours, sachez-le.
Comment avez-vous géré les contraintes du lieu ?
Maurice : Mais ce ne sont que des contraintes. De plus, je me suis un petit peu compliqué la tâche en tournant dans un véritable avion. J’avais véritablement envie que ça soit assez réaliste à l’image. Et c’est compliqué de trouver un avion. Soit ils veulent, soit ils ne veulent pas et dans quel cas ils sont sur un tarmac en bout de piste dans un endroit très bruyant donc ça a été long pour trouver un avion. On l’a trouvé par hasard au Bourget, il y avait une entreprise de pièces détachées d’avion, qui nous a dit « regardez derrière notre boite, il y a un avion qui est là » et on découvert un Boeing 737 qui était assez récent, qui avait fait une sortie de piste et qui était donc hors course et qu’on a utilisé pour tourner tout le film excepté quelques scènes extérieures tournées au Maroc.
Et vous Judith, comment avez-vous vécu ces conditions-là ?
Judith : C’est plutôt des contraintes physiques. La pression est surtout liée au fait que physiquement c’est difficile de tenir parce qu’il faisait tellement chaud qu’on a du mal à tenir le rythme quand il fait 40 degrés dans un endroit clos où il y a beaucoup de monde. Mais en dehors de ça, mon rôle n’est pas un rôle particulièrement difficile ou psychologiquement perturbant. Ce sont surtout les conditions de travail qui ne sont pas idylliques.
Votre personnage arrive à tout dédramatiser, malgré tout ce qui se passe. Il reste calme, vous êtes comme ça dans la vie ?
Judith : Je ne sais pas. Mais c’est vrai que j’ai tendance par exemple quand quelqu’un se plaint de quelque chose, comme le personnage de Jean Paul Rouve qui a peur de tout un tas de choses, j’ai tendance à prendre les choses en main si la personne ne les prend pas. Elle a une liberté par rapport aux choses dans laquelle je me reconnais, oui. Par contre, je ne me reconnais pas du tout dans le fait d’être hôtesse de l’air parce que moi j’ai peur de l’avion donc c’est vraiment un métier qui ne m’irait pas du tout.