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Par Aymeric Engelhard

Le film romantique a clairement perdu de sa valeur depuis quelques années. Les « Twilight » ou autres navets américains ont enterré les « Love Story » et consorts. Malheureusement le phénomène touche aussi la France. Preuve en est avec « Ma Première Fois », film d’une niaiserie et d’une mièvrerie incroyable. On touche le fond…

Peut-être que les fans se lamentaient de ne pas avoir de « Twilight » français. Qu’ils se rassurent, c’est chose faite. Vous enlevez les vampires et les loup-garous, vous obtenez « Ma Première Fois ». Pourtant l’idée du film avait son charme. La réalisatrice Marie-Castille Mention-Schaar a décidé de porter à l’écran une partie de son histoire. En effet, elle a connu le grand amour au lycée avec un rebelle qui décédera tragiquement quelques temps après leur mariage. Ici les deux tourtereaux ne vont pas jusqu’au mariage et c’est la fille qui se retrouve dans une caisse en bois clair. Le film raconte donc la rencontre de Sarah, première de sa classe, et de Zachary l’indomptable. Deux adolescents issus de la bourgeoisie parisienne que tout oppose moralement mais qui vont connaître l’amour passionnel, le vrai. C’est mignon sur le papier. On a déjà vu ça plusieurs fois mais on se prend à espérer un traitement intelligent et original. Naïveté quand tu nous tiens… Rien que les images précédant l’écran titre démontent les espérances. Des amoureux qui se sourient au ralenti, des étoiles plein les yeux avec de la neige tombant délicatement autour d’eux… La ringardise est de mise, et ce sera comme ça du début à la fin.

Chaque scène, chaque séquence constitue un monument de niaiserie. C’est mièvre au possible, incroyablement superficiel, ridicule comme jamais. Tout dans la mise en scène fusille l’idée même de cinéma. Non mais vous en connaissez beaucoup des gens qui disposent des bougies autour d’eux pour lire un livre dans la neige en plein jour ?? Il va de soi que la réalisatrice a voulu faire rêver ses spectateurs. Mais elle s’y prend tellement mal que c’en est invraisemblable. Comment ne pas éclater de rire devant cet enchaînement affreux de scènes au grand jamais naturelles… Il est aussi très drôle de savoir comment a été choisi l’acteur principal Martin Cannavo : « Je faisais une recherche sur internet et une publicité pour une marque de vêtements s’est affichée en haut de l’écran avec ce garçon… Je l’ai immédiatement remarqué » confie fièrement Marie-Castille. Navrant. Heureusement que la jeune actrice Esther Comar tient le choc au milieu de cet étalage de bêtises. C’est bien la seule à s’offrir à la caméra comme le rôle le nécessitait. Espérons juste que sa présence au générique ne lui ait pas fermé des portes. Même Vincent Perez se révèle plus comique (involontairement bien entendu) que réellement compatissant. Enfin dernier défaut et pas des moindres : la musique. Nos oreilles se voient agressées à grands coups de violons lacrymaux, d’envolées lyriques ridicules à la vue des images qu’elles accompagnent… Vous l’aurez donc compris, « Ma Première Fois » constitue une œuvre régressive absolument désespérante, dans laquelle chaque plan est une insulte et on se demande encore comment des producteurs peuvent en arriver à financer une telle « chose ».