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Par Aymeric Engelhard

 

Alors que les trois premiers opus ont déjà engrangé 1,8 milliards de dollars depuis 2008, la saga « Twilight » dévoile la première partie de son quatrième volet. Il va de soi que le succès sera encore au rendez-vous mais les fans n’ont clairement pas intérêt à lire les critiques toujours plus assassines qui parsèment le parcours cinématographique des épisodes. Celui-ci ne déroge aucunement à la règle.

 

Ce phénomène littéraire puis cinématographique qu’est « Twilight » n’en finit plus de désappointer. Cette histoire de vampire est devenue un objet de culte pour des hordes de fans alors qu’en face le critique et le théoricien du cinéma se rassemblent (ce qui est assez rare pour être souligné) afin de crier au navet. Mais un phénomène mérite quand même que l’on se penche dessus. Rappelons, pour ceux qui ont raté une décennie, que « Twilight » c’est donc une « love story » entre un beau et ténébreux vampire, Edward, et une adolescente qui se cherche, Bella, saupoudrée de rivalité (un grand loup-garou musclé), de jalousie et de beaucoup d’hormones… Dans cette première partie du quatrième épisode, les choses ont déjà bien avancées puisque nos deux tourtereaux se marient et se lancent même dans la procréation (on passera sous silence les bêtises sans intérêt qui hantent les épisodes précédents). Les loups garous s’énervent, il y a encore de la rivalité et de la jalousie ainsi que beaucoup de vide rempli par…rien, pour être honnête. D’ailleurs, on se demande vraiment pourquoi le quatrième tome de la saga de Stéphanie Meyer a été coupé en deux pour son adaptation cinématographique ($$$$$ !). Donc voilà ce qu’il en coûte à ceux qui n’auront pas sombré dans un sommeil profond dès les premières minutes (les glapissements des fans, ça aide…). On a droit notamment à une lune de miel longue comme la mort et dont chaque plan constitue une insulte envers le Cinéma, des (fausses) scènes de sexe dont le degré de « hot » varie entre -1 et 1, des effets spéciaux de téléfilm…

 

On ne compte pas les travellings sentimentaux sur les visages censés sonder la psychologie des personnages mais qui ne font qu’ajouter à leur superficialité (à grands coups de brillances dans les yeux et de ralentis). Cette notion même renforcée par ce qui reste certainement l’un des plus gros défauts : jamais, à aucun moment, aucune seconde, on ne croit au couple formé par Edward et Bella. Pas la moindre complicité ni émotion ne s’en échappe. C’est un comble ! Et ce n’est définitivement pas dans le jeu des acteurs qu’il faut chercher une lueur d’espoir. A ce niveau-là d’ailleurs, la palme revient à Taylor Lautner, le loup-garou. C’est de loin le pire d’autant que l’on se demande réellement l’utilité de son personnage si ce n’est de casser les pieds. La mise en scène, outre les travellings préalablement cités, constitue un monument de mièvrerie. Comment ne pas rire devant certains gros plans malvenus… On peut toutefois admettre une hausse de rythme fort agréable vers la fin du métrage malheureusement peu aidée par des dialogues scandaleux de débilité. Bref, se déplacer pour visionner un « Twilight » c’est un peu comme subir un guet-apens. Phénomène vous attire, Ennui vous séquestre, Superficialité vous matraque et enfin Ridicule vous achève.